Cris. Pleurs. Portes qui claquent. Jambes et appétit coupés.
L'enfant fait une crise, il ne veut pas manger. La mère pense à ce qu'elle a lu, que ça reflète souvent un problème relationnel. La mère réfléchit à ce que ça peut être mais il faut agir, aussi. Le père croit que c'est un caprice, une crise, bref, quelque chose d'inadmissible qu'il ne laissera pas passer. Pas question que l'enfant s'habitue à nous faire tourner en bourrique. La mère veut juste que l'enfant se calme sinon il continuera à vomir tout ce que le père lui force presque à avaler.

Cris. Pleurs. Portes qui claquent. Jambes et appétit coupés.
L'enfant fait une crise et ses parents sont trop énervés pour discuter de la méthode à appliquer. Le père croit que la mère lui reproche d'être violent. Il pense qu'elle a le beau rôle, toujours douce, toujours conciliante, trop bonne trop conne, oui.


Cris. Pleurs. Portes qui claquent. Jambes et appétit coupés.
L'enfant fait une crise, le père ne supporte pas et le lui fait comprendre. La mère essaye une autre méthode, plus douce. Père contrarié. Père part. Mère reste, souffle, respire, souffle, respire, reste calme, oui c'est injuste, oui tu prends tout le temps sur toi mais c'est la vie, tu es maman maintenant. Elle a dit "j'ai mal aux dents tout le temps depuis que je suis mère. Parce que je les serre". ​

Cris. Pleurs. Portes qui claquent. Jambes et appétit coupés.
La mère a couché l'enfant. Il dort. Père et mère ne se parlent pas de ce qui s'est passé. Mais ils se parlent et ça reste doux entre eux. Et puis le père craque. La mère est épuisée, elle l'était déjà avant la crise. Elle veut juste dormir. Se sent un peu injuste et puis se dit merde parfois, ce serait bien que ce soit à son tour de comprendre, de prendre sur lui.

Soupir. Yeux qui piquent. Portes qui se ferment. Sommeil réparateur.