Non, nous ne serons jamais amis.

Pas parce que notre histoire rencontre aura été trop lourde, trop forte.

Nous ne serons jamais amis parce que tu ne me parleras plus jamais vrai. Parce que tu te mens, parce que tu renonces à ta part de rêves, parce que tu te montres raisonnable, plein de (mauvaises) raisons, plein de prétextes, plein de fuites.

Des gens qui se fuient, j’en ai connus.

Niant leurs angoisses, leur part sombre et leurs envies d’ailleurs, ils essaient de faire comme tout le monde, et les enfants grandissent à l’ombre du lave-vaisselle et des non-dits.

Oh, j’en ai gratté des masques, vu ce qu’ils cachaient, mais vu aussi ceux qui, à peine enlevés, les remettaient et serraient plus fort, beaucoup plus fort... les œillères intérieures. Tu es en train de poser ton masque, et vu ton âge, j’ai peu d’espoir pour que tu le retires un jour. Beau gâchis.

Les gens comme ça, tu sais, non seulement ils finissent par me fatiguer puis m’indifférer, mais en plus, tu sais quoi ? Ils en arrivent à me fuir.

Je préfère rien plutôt que du faux.

 

(Parce que plus jamais je ne veux recevoir du « cordialement » de la part d’un ami.)

 

 

Illustration sonore : Charlie (oui, tout l’album)

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