Il paraît que c’est le terme. Je recouvre une toiture en mauvais état par des tuiles, un peu pourries aussi, mais je recouvre. Je remonte à l’avant-dernier épisode parce qu’il est plus facile à gérer que le dernier. Et puis tiens, tant qu’à faire des deuils, je fais pause sur la période Grand Amour parce que. Parce que là j’ai le droit d’avoir mal ? Parce que là est le connu, le rassurant. Parce que j’étais forte, parce que je savais pour qu(o)i je me battais. Comme il m’est plus facile aujourd’hui de « vendre » ses images que de défendre mes mots. Il était mon bouclier, il fut ma croix, je me cachais derrière lui ou sa mort. Il me protège encore, son amour me peluche. Et pourtant si loin tout ça. Perdu sa voix sauf effort, perdu son regard sauf photos. Comme si c’était irréel. Même sa mort et la suite, je m’en sens dépossédée. C’est pas vrai, c’est pas loin. C’est à côté. Comme je suis à côté de moi en ce moment. C’est sur le bas côté et j’y fonds en sanglots régulièrement. Sans mots. Sans pensées précises. Juste la peine. Si vous voulez bien vous donner la peine… Chrysalide de douleur, tu t’ouvres aujourd’hui. Ça déchire encore avant d’éclore (soyons optimiste). Je me sens exposée, sortie du ventre de mon Amour, de mon deuil, puisque je ne trouve pas d’autre terme. Arrivée au terme… Je suis nue, en sang, et je crie. Du mal à faire le tri. Elle avait dit « Il te libère ainsi » et j’avais eu envie de lui hurler « Tu parles d’une libération ! Plutôt un gros boulet au bout d’une chaîne, oui ! ». Traîné à la cheville si longtemps. Mais voilà je repars à zéro. Ce n’est plus ma définition. Je dois faire sans.

Et il y avait eu ce rêve, avant que ça aille mal. Il revenait, il ressuscitait. Nous commencions à nous retrouver, c’était beau, c’était bon. Et puis je lui disais « Mais tu vas recommencer ? Tu vas mourir de nouveau. Alors ce n’est pas la peine. »




Souvenir sonore : Keith Jarrett - The Köln Concert (part I)

P.S.